Congres 2007: Con*Cept 2007 – Compte-rendu rapide
Des attentes bien calibrées peuvent faire des merveilles.
À plusieurs égard, personne ne devrait être content de la convention de science-fiction et de fantastique Con*Cept: tel que relevé l’an dernier, c’est un brave événement généraliste dans un contexte qui n’a pas la masse critique nécessaire pour activer le tout: Selon ses préférences, Con*Cept aura trop de livres, trop de films, trop de costumes, trop de jeux, trop d’anglos, trop de francos… et pas assez de livres, pas assez de films, pas assez de costumes, pas assez de jeux, pas assez d’anglos, pas assez de francos. Con*Cept attire 300-400 personnes, mais il en faudrait dix fois ce nombre pour en faire un événement qui plairait à tous ceux que l’on tente de réunir sous un même chapiteau. Le résultat, c’est une réunion fragmentée en factions peu enclines à aller voir ailleurs.
Étant donné les limites structurelles de la convention, il reste deux façons de profiter à plein d’un tel événement: être le type de fan polyvalent qui peut profiter aisément de plusieurs des tribus rassemblées sous le chapiteau Con*Cept, ou bien y aller en groupe de copains et utiliser l’événement comme excuse pour passer du temps avec des amis.
Une combinaison de ces deux approches a fait en sorte que je me suis remarquablement bien amusé.
J’étais un peu mieux préparé que l’an dernier: j’avais moins de promesses et d’illusions, une idée plus juste du déroulement de l’événement et la ferme conviction que peu importe ce qui s’y passerait, je trouverait bien le moyen de m’amuser ou d’y apprendre quelque chose.
C’est donc ainsi que j’ai passé mon vendredi soir au congrès (après un bon après-midi de magasinage sur la rue Sainte-Catherine) à revoir des amis, assister à des présentations au sujet d’autres congrès, présenter les vertus du congrès Boréal, discuter de livres et de collections, assister à une kaffeklatsch mettant en vedette deux auteurs sympathiques et échanger des potins sur le milieu et l’industrie. Ce n’était qu’une soirée, mais ça indiquait la teneur de toute la fin de semaine.
Pour les habitués du milieu de la SF&F canadienne-française, Con*Cept est en voie de devenir le secret le mieux gardé de l’année: Peu de gens y vont, mais ils ont tendance à passer beaucoup de temps ensemble, ce qui n’est vraiment pas possible au congrès spécialisé Boréal où tout le monde a des tonnes de choses à se dire très rapidement. Ça a ses avantages, même si les tables rondes finissent par être composé de trois panélistes et quatre membres de l’audience (interchangeables). On a fini par se réunir, littéralement, autour de la table: L’événement de partage de découverte “Lâchez vos romans!” s’est avéré un tel succès qu’il serait impensable de ne pas repiquer la formule au prochain Boréal, même si (ironiquement) il sera sans doute impossible d’en reproduire l’impact parce qu’il y aura trop de monde. En attendant, j’ai bien apprécié pouvoir passer une fin de semaine en compagnie de Benoit Simard, Joël Champetier, Valérie Bédard, Yves Meynard, Shirley-Carol Landry, Éric Gauthier, Jean-Louis Trudel et Pascale Raud. (J’en oublie?)
Des plans et conspirations ont été discutés. Je n’en dirai pas plus, si ce n’est que de rappeler que les plans actuels pour Boréal 2009 ont été amorcés à Con*Cept 2006.
Pour ceux avec des contacts dans plusieurs fandoms, Con*Cept était aussi une occasion de pouvoir passer un peu de temps avec des gens plus rarement vus. J’ai pu m’entretenir de bibliophilie avec un collectionneur qui me fait paraitre comme un amateur; confirmer de première main des rumeurs d’une expédition incroyable; discuter du circuit des conventions anglophones; obtenir l’heure juste au sujet de quelques projets en suspens; admirer des œuvres d’art; maudire au moins une madame en costume miaulant; et se donner rendez-vous à d’autres congrès —souvent de l’autre côté du pays.
Des six événements à mon programme, trois étaient des événements anglophones. J’ai donc pu modérer avec succès une discussion sur les blogs, une autre sur la critique et prodiguer des conseils aux néofans. (Chris Knight, Lee Knight, Jo Walton, Steve Miller, Lance Sibley et Peter Halasz sont des co-panélistes que je recommande à tous.) En français, j’ai présenté le congrès Boréal, co-disséqué le fonctionnement des prochains prix Boréal, animé une autre discussion sur la critique et profité d’une salle vide pour une présentation irrégulière de la “discussion par la bande annonce” tard le samedi soir.
Ailleurs au congrès, les écrivains invités David Weber et Tanya Huff n’ont pas semblé s’ennuyer au milieu d’un groupe constant de fans, Larry Stewart demeure d’une verbomotricité magistrale et l’entrevue de Jean-Louis Trudel par Yves Meynard en a appris même à ceux qui connaissaient bien Jean-Louis.
Bref, il ne fallait pas faire d’effort particulier pour trouver son compte à Con*Cept 2007. Plusieurs n’y étaient pas… et ce sera eux qu’il faut plaindre.