Boreal 2011: Sept raisons d’éviter le Congrès Boréal
Si vous lisez ceci, les chances sont bonnes que vous n’êtes pas au Congrès Boréal, qui se déroule à l’hôtel Espresso de Montréal jusqu’à dimanche soir. Vous avez raison! Restez à la maison! Car l’horrible vérité, c’est qu’il y a au moins sept excellentes raisons d’éviter de vous diriger vers cet attroupement d’étranges personnages.
- On y discute de choses inutiles. De nos jours, où l’efficacité est de mise, où la création artistique n’est que gaspillage inutile d’énergies qui pourraient servir à une nation en grave crise économique, à quoi bon passer son temps à parler de création artistiques, de narration, d’écriture de genre, d’édition de fiction? Pouah! Dans une société où les coupures mènent à une course vers l’individualisme à tout prix, pourquoi perdre son temps à discuter d’art ou de philosophie?
- Ce n’est pas un freak show. Après tout, les gens normaux vont aux congrès de SF pour pointer les Klingons du doigt et rire des mésadaptés sociaux qui populent les corridors. À Boréal, grande déception: Des gens normaux, dynamiques, éloquents, unis non pas par leurs costumes de Star Wars, mais par leur appréciation pour les genres de l’imaginaire et leur désir d’en parler avec d’autres passionés.
- On y voit/fait trop d’amis. Les misanthropes sont mis à rude épreuve à Boréal, entre groupes d’amis qui se retrouvent à coups de grandes exclamations et les jeunes nouveaux qui sont accueillis à bras grands ouvert. Jeune ou vieux, nouveau ou vétéran, amateur de SF, de fantastique ou de fantasy, il y a moyen de se faire des amis et de retrouver ceux qu’on s’est fait durant les congrès précédent. Votre univers social est déjà suffisamment rempli de célébrités et de vedettes du sport pour se faire d’autres amis.
- On y dépense trop d’argent. Une salle de vente bondée de titres intéressant, souvent introuvables en librairie: Quoi de plus dangereux à la saine planification financière? Non; vaut mieux éviter tant de tentations.
- On s’y divertit trop. Le conseil médical républicain d’Amérique est formel: Le rire mène au relâchement de la discipline, et ainsi tout droit au déclin de l’empire américain. Est-ce qu’une société sérieuse au bord de l’apocalypse peux se permettre de rire aussi souvent?
- On en ressort changé. Nombreux sont ces pauvres types qui ressortent de trois jours de Boréal inspiré à écrire commentaires, nouvelles et romans, gaspillant ainsi leur temps si précieux qui serait autrement occupé à nourrir la machine capitaliste. Voulons-nous vraiment encourager une telle chose?
- On n’y a jamais suffisamment de temps. Les vétérans de Boréal vous raconteront leur expérience avec des yeux vitreux: Leurs 50 heures de Boréal qui passent en un clin d’oeil, sans qu’ils n’aient le temps de parler à tous leurs amis, voir toutes les table-rondes qu’ils souhaitaient, terminer les douzaines de discussions entamées. Boréal n’est que frustration, regrets et opportunités manquées. Pourquoi s’y assujettir?
Non, non, restez loin. Qui sait jusqu’à quel point le congrès Boréal pourrait vous déstabiliser…?